
Nous vous avions déjà parlé de la revue Mission qui, à l’occasion des élections présidentielles, s’est emparée de son bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des candidats pour les interroger sur Jésus. À l’approche du second tour du scrutin, nous vous proposons de découvrir des extraits de ce que leur ont confié les deux candidats encore en lice.
Après sept ans d’existence, le Congrès Mission a décidé en septembre dernier de lancer sa revue, sobrement intitulée « Mission », pour « apporter toute l’année une nourriture solide aux missionnaires qui vont au-devant des Français ».
À l’approche des élections présidentielles et puisque la « politique est un champ missionnaire comme un autre », la rédaction de Mission a décidé d’approcher les candidats pour les interroger sur leur vision personnelle de Jésus de Nazareth. Neuf d’entre eux ont consenti à répondre à leur question.
Une démarche inédite et définitivement missionnaire qui permet de porter une parole chrétienne dans l’espace public et de mettre Jésus au milieu des kiosques à journaux de France !
InfoChrétienne vous propose de découvrir des extraits de ce que les deux candidats au second tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, leur ont confié.
Emmanuel Macron :
« Je suis arrivé, par les hasards de la carte scolaire, en classe de sixième dans un établissement privé sous contrat. Pour mon père, cela a été un grand traumatisme tant il était attaché à l’école républicaine. Au terme d’un conflit, mes parents ont fait le choix de la Providence - comme cela se passe souvent dans les familles de classes moyennes supérieures qui aspirent à progresser au sein de la société. [...] J’ai été avec des gens qui pensaient différemment. Le contact avec certaines personnes m’a fait découvrir une autre réalité. Je me suis mis à lire. Ces lectures étaient ambivalentes... Il ne s’agissait pas des Confessions de saint Augustin mais d’une certaine littérature catholique française : Bernanos et, un peu après, Claudel. J’ai eu un moment de ma vie résolument plus ‘mystique’. J’ai eu le sentiment d’avoir compris quelque chose, j’ai voulu comprendre davantage, j’ai ressenti… Il y avait chez moi la volonté d’un lien avec une transcendance. J’ai assumé tout cela familialement. J’ai donc souhaité être baptisé. Mon itinéraire allait de pair avec tous les rituels d’une école privée catholique sous contrat, comme la communion. Mon baptême, c’est donc le mélange d’un sentiment intime, métaphysique, et du contact avec d’autres jeunes gens engagés dans la même démarche. À la suite de mon baptême, j’ai eu un véritable engagement pendant deux ou trois ans. »
Marine Le Pen :
« Jésus est une figure si familière pour moi que cela n’est pas si simple d’en parler... Il me vient cette phrase d’Hélie Denoix de Saint Marc : ‘si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu’.Pour moi, Jésus c’est le symbole même du sacrifice ; un sacrifice par amour. Ce sacrifice se décline de milles façons. Tout le monde n’a pas vocation à sauver les hommes évidemment ! Mais on peut sauver son pays par le sacrifice consenti de sa propre vie. À vrai dire tous les sacrifices survenus dans l’histoire des hommes ne sont qu’un reflet du sacrifice du Christ. Envoyer des jeunes garçons mourir sur des champs de bataille pour sauver leur pays, cela se conçoit difficilement sans la conscience de ce sacrifice fondamental. Une parole de Jésus me touche particulièrement : ‘Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu’. Je sais bien tout le débat sur la laïcité qui a pu agiter les catholiques suite à la loi de 1905 qui fut d’une grande brutalité. Sans l’enseignement du Christ la France ne pourrait pas être laïque ! La religion chrétienne n’est pas hostile à la laïcité. Il y a un geste de Jésus qui me parle particulièrement, c’est sa rencontre avec Marie-Madeleine. Ce geste choque. Jésus montre qu’il n’est pas ce que ses détracteurs voudraient faire de lui. Certains voudraient que Jésus soit toujours en train de juger nos actions. Ce n’est pas le cas. »
Camille Westphal Perrier